Chantepie / Caen / Chantepie

6 et 7 avril 2010
Seul

Mardi 6 avril 2010

Départ à 8 h. Aucun nuage et il fait très frais. Entre la Bouëxière et Dourdain je rencontre les travaux dont j'avais été informé mais dont je ne me souvenais plus. Que va devenir cette route pour la circulation à vélo ? Il vaut mieux descendre de machine car le sol, parfois trop meuble ou presque boueux, compromet dangereusement l'équilibre. À la fin de la zone de travaux, il faut porter le vélo pour franchir l'obstacle qui a été dressé.

Entre Dourdain et Val-d'Izé, la route se fait beaucoup plus facilement que ce que je prévoyais.

Contrôle de Val d'Izé. Photos devant la poste avec l'un des clochers à contre-jour. Photo à la sortie de Val-d'Izé. Un collégien, qui se promène avec son VTT et qui ne semble pas avoir cours ce matin, entame un brin de conversation gentiment naïve.

Entre Val-d'Izé, Saint-Christophe-des-Bois, Combourtillé, Billé et Fougères, j'ai parcouru beaucoup plus souvent la route dans l'autre sens. Le faux-plat me surprend un peu sur la D528 avant de rejoindre la D179 (Vitré, Fougères). Ça descend assez longtemps avant d'entrer dans Fougères et je vais d'autant plus vite que je suis bien poussé par le vent.

Par contre, ça grimpe fortement en sortant de Fougères, en direction de Flers, alors que l'on est encore dans l'agglomération et que l'on vient de laisser la direction de Laignelet et de Gorron—la route de Paris-Brest-Paris—sur la droite. Halte dans la forêt de Fougères où il y a de beaux effets de lumière et où je vois une magnifique bête sauvage traverser juste devant moi et s'arrêter à une dizaine de mètres, dans le sous-bois, pour me regarder passer ; je pensais qu'elle aurait plutôt cherché à fuir.

Après la forêt, en progressant sur les petites routes, je trouve que je tarde à croiser la D19 et je commence à craindre l'erreur d'itinéraire.

Arrivée à Landivy à midi. Coup de téléphone à la maison. Déjeuner dans le bar-restaurant (le seul endroit où l'on puisse manger dans ce bourg) avec son menu unique. Je n'avais pas besoin de l'entrée de ce menu et ce repas, fort bon certes, a quand-même été un peu lourd compte tenu d'un nouveau menu : celui du relief à franchir dans l'après-midi. Je suis prêt à repartir alors qu'il n'est pas encore 13 h.

Je m'attendais à ce que ça devienne très dur entre le Teilleul et Barenton. En fait je n'ai pas trouvé les difficultés attendues. Le paysage de collines avec des sommets de plus en plus marqués se précise néanmoins.

Photographie du vélo devant le panneau marquant l'entrée dans Barenton (contrôle) et arrêt dès que j'aperçois une boîte aux lettres. Nous avons traversé Barenton lors de la première étape de la randonnée Mer-Montagne du Mont-Saint-Michel vers Métabief, mais dans la direction perpendiculaire.

C'est en allant vers Ger que je trouve les premières côtes longues et pentues à la fois. Cela continue en allant vers Yvrandes et Saint-Cornier-des-Landes. Il y a aussi quelques descentes impressionnantes... Attention pour le retour, demain. La dangerosité des descentes à cause de la pente, des virages prononcés et des dégats dûs au gel (trous et cailloux) sera d'ailleurs une constante de la journée et demandera une vigilance de tous les instants. Du côté de Saint-Cornier-des-Landes de très beaux panoramas avec des couleurs vives accentuées par la belle lumière de cette journée se dégagent et leur étendue montre que je suis en train d'évoluer sur les hauteurs ; c'est effectivement le cas, l'altitude est ici voisine de 300 m.

C'est juste après Saint-Cornier-des-Landes que l'on fait une brève incursion sur la D22 qui relie Domfront et Tinchebray. Cette route est plus large et plus fréquentée que les routes sur lesquelles on évoluait jusqu'alors. Dans ce sens, c'est une belle descente ; on y progresse aussi en moyenne vers le sud si bien que je me demande momentanément si je suis « sur le bon chemin ».

À Cerisy-Belle-Étoile, photo devant le panneau d'entrée dans l'agglomération. Ensuite il n'y a pratiquement personne. La boîte aux lettres est misérable sur une petite place, devant la boulangerie, le seul commerce ouvert, qui sert aussi de dépôt postal.

Des renseignements confus et contradictoires me font prendre une mauvaise direction pour rejoindre Caligny (j'aurais dû regarder ma carte). Lors d'un second renseignement demandé un peu plus tard, j'évoque aussi Saint-Germain-du-Crioult ; on me dit que je suis dans la bonne direction : « c'est là-bas de l'autre côté de la colline qui est en face », sous-entendu : « encore des côtes à grimper ». En ce qui concerne Caligny : « c'est également possible par là, mais ce n'est peut-être pas l'idéal ».

Je ne suis donc pas passé à Caligny que j'ai contourné par l'ouest et le nord, car au lieu de prendre la D257, j'ai emprunté la D806 par le beau site du Moulin de Cerisy et le raidillon qui le suit, puis la D911 sur la droite pour retrouver la D300 un peu plus loin au lieu-dit la Croix-à-la-Main, D300 que j'ai prise à gauche (retrouvant ainsi le bon itinéraire) en direction de Saint-Germain-du-Crioult. Le franchissement de la « colline » n'a pas été trop difficile.

À Saint-Germain-du-Crioult, au carrefour, il faut aller tout droit, mais la direction de Pontécoulant n'est pas indiquée.

Ça monte encore sérieusement en direction de Saint-Pierre-la-Vielle. Ensuite ce n'est pas toujours facile de se diriger vers Saint-Lambert. Je demande la direction à une automobiliste de passage ; c'est tout droit. Aux environs de Saint-Lambert la descente vers le Pont-de-la-Mousse et la vallée de l'Orne commence ; on plonge sur de très petites routes ; un virage à angle droit entre les maisons d'un hameau peut surprendre.

Je crois que je dois passer dans le village de Pont-de-la-Mousse et je traverse donc l'Orne... Il fallait poursuivre tout droit par la D166 sur la rive gauche en direction de Thury-Harcourt que je rejoins finalement, en suivant la rive droite, par la D562 parfois à quatre voies et sur laquelle la circulation est assez intense.

Arrêt à Thury-Harcourt, assez grosse bourgade, dans un café : diabolo-grenadine. Je téléphone aussi à l'hôtel pour demander de réserver la chambre jusqu'à 20 h.

Je traverse la brèche dans la roche en sortant de Thury-Harcourt pour arriver dans le site de la boucle du Hom : arrêt juste après la brèche et photo.

Vers Goupillières et Trois-Monts on rencontre trois côtes séparées par deux belles descentes. Lors du passage du petit plateau qui commence à être mis à contribution en cette fin de journée, la chaîne est poussée un peu trop loin et tombe sur la boîte de pédalier. Ce genre de saut de chaîne se produit quand on tente de passer le petit plateau alors que le pignon utilisé à l'arrière est déjà l'un des deux plus grands pignons. Il faudra certainement ajuster le réglage de la butée.

Photo devant le panneau marquant l'entrée dans le village de Trois-Monts. C'est un village tout en longueur et je suis obligé de me renseigner pour trouver la boîte aux lettres. Elle est placée dans un bloc de boîtes aux lettres de particuliers, à quelques mètres en retrait de la route principale, dans une petite rue qui part sur la gauche (quand on va vers Caen) le long de l'école.

On est alors de nouveau, et relativement, sur des hauteurs et on a une large vue sur les paysages alentour : des champs bien verts qui s'étalent sur les versants de douces collines et illuminés par le soleil du soir.

Le reste du trajet vers Caen est un peu plus facile et j'augmente l'allure. Il faut être à l'heure à l'hôtel. À Louvigny je suis les indications vers Caen. Après avoir pris une photo devant le panneau marquant l'entrée dans la ville de Caen sur la D212B, je débouche sur des boulevards périphériques, au niveau de l'hippodrome, après être passé sous les voies ferrées. Je suis alors assez loin de l'hôtel Ibis de Bretteville-sur-Odon. J'aurais dû suivre la D212 à l'entrée de Louvigny ; elle m'amenait directement à Bretteville ; mais je n'aurais peut-être pas trouvé de panneau marquant l'entrée dans Caen car j'aurais rejoint l'hôtel sans passer sur la commune de Caen.

Je suis obligé de demander plusieurs fois la direction de Bretteville. Je fais plusieurs kilomètres sur des pistes cyclables. Je finis par savoir qu'il faut prendre à gauche au rond-point où il y a « Midas » sur la gauche et un fleuriste sur la droite. Ce renseignement est le bon. Ensuite il suffit d'aller tout droit pour trouver l'hôtel... à plusieurs kilomètres. À 19 h 58, je suis arrivé.

Les chambres de cet hôtel Ibis sont confortables; la cabine sanitaire est moderne et on n'y est pas trop à l'étroit. Dîner au restaurant Courtepaille situé dans la bâtiment de l'hôtel. Je suis couché à 22 h pour une bonne nuit de repos. Je ne suis pas excessivement fatigué.

Mercredi 7 avril 2010

Je me lève assez facilement à 6 h 30 après une nuit où je me suis quand-même réveillé assez souvent. Je vais déjeuner vers 6 h 55. Je suis prêt à partir à 8 h 30. J'aime bien prendre mon temps. Il fait gris et assez frais ; le vent a tourné et il ne devrait pas être trop gênant.

Je n'ai pas mal aux jambes au départ. Arrêt à la première boîte aux lettres venue pour poster les cartes de contrôle. La boîte aux lettres en question n'est pas sur la commune de Caen mais sur celle de Bretteville-sur-Audon. Cela n'a pas d'importance car je suis passé sur la commune de Caen hier soir comme l'atteste la photo prise devant le panneau « Caen ». Je peux ensuite me diriger directement vers Louvigny et retrouver la route de la flèche vers Maltot, Amayé et Trois-Monts. Le paysage est moins lumineux et plus sévère qu'hier soir.

La côte vers Trois-Monts tempère l'aisance du coup de pédale qui était de mise jusque là. Arrêt à la boîte aux lettres alors que le temps est de plus en plus sombre. Encore des montées brisantes en direction de Goupillières et au-delà avant de redescendre sur la boucle du Hom et Thury-Harcourt où je reste sur la rive gauche de l'Orne cette fois avant de me diriger vers le Pont-de-la-Mousse.

La rive gauche de l'Orne n'est pas de tout repos ; la route ne suit pas le lit de la rivière et est vallonnée. Arrêt au Pont-de-la-Mousse. Photos, mais la lumière manque. Ravitaillement avec ce que j'ai dans la sacoche. Téléphone à la maison. Il est 10 h 15 ; ma progression n'a pas été efficace.

Saint-Lambert n'est qu'à 5 km... mais là ça devient vraiment très dur et plus on avance, plus la pente s'accentue. Je repasse au virage à angle droit entre les maisons repéré hier, très dangereux dans le sens de la descente, en laissant le bourg de Saint-Lambert légèrement sur ma droite ; tout de suite après, ça monte encore plus fort quand il s'agit de continuer tout droit vers Saint-Pierre-la-Vieille. Il vaut mieux ne pas trop regarder la pente et pédaler de manière appliquée sur un très petit développement en pensant que le haut ne va pas trop tarder ou... en ne pensant à rien. J'avais oublié que j'étais peut-être en Normandie, mais également en Suisse. C'est dans cette portion de route très étroite, juste avant d'arriver enfin sur les hauteurs, que je croise un imposant poids lourd. Que fait-il là ? Son conducteur me fait signe de m'arrêter ; il cherche désespérément le bourg de Saint-Lambert et me demande de l'excuser d'avoir interrompu mon effort dont il mesure l'ampleur en ces lieux. Ouf ! Je suis en haut et jusqu'à Saint-Pierre-la-Vieille c'est ensuite, quand-même, nettement plus aisé. Je viens de franchir ce qui restera pour moi la partie la plus difficile de tout le parcours.

À Saint-Pierre-la-Vieille, je ne vois pas la direction de Pontécoulant. Je me renseigne auprès d'un homme bien sympathique qui semble tout heureux de me donner des indications avec force détails. Je sais en particulier que pour aller vers Pontécoulant : « ça va descendre beaucoup »... Et c'est vrai : on atteint la vallée de la Druance que l'on suit pratiquement jusqu'au château où je m'arrête prendre quelques photos.

Depuis un certain temps je suis sous un léger crachin qui finit par bien mouiller ma sacoche avant, mes manches de maillots et le dessus de mes chaussures ; mais rien n'est traversé.

Il faut de nouveau monter sur la « colline » de Saint-Germain-du-Crioult. Ensuite je ne me trompe pas pour monter Caligny avant de descendre et d'arriver à Cerisy-Belle-Étoile par une rampe assez sèche. Je poste la carte contrôle et j'achète deux gâteaux à la boulangerie-dépôt-postal. Je les mange en guise de déjeuner assis sur un muret en ciment qui borde la petite place, sous le crachin. Je commence à avoir presque froid.

Très rude côte juste après le zig-zag qui suit le passage sous la voie ferrée, en direction de Landisacq et aussi lors de la courte incursion sur la D22 avant la bifurcation à gauche sur la D229 de nouveau alors que l'on est pratiquement arrivé à Saint-Cornier-des-Landes où je fais un arrêt pour me délasser un peu.

La montée vers Ger après le pont sur l'Égrenne où je me suis arrêté prendre une photo est longue et sinueuse en même temps que de pente régulière, soutenue certes, mais beaucoup moins féroce que ce que j'ai pu rencontrer depuis Caen ; j'arrive à y trouver un bon rythme. Pas de problème pour rejoindre Barenton où la carte de contrôle est mise cette fois dans la boîte aux lettres de la poste. Le Teilleul est sur une hauteur, je ne l'avais pas vu ainsi à l'aller ; j'y parviens sans trop de peine. Le ciel uniformément gris laisse peu à peu la place à un ciel de cumulus et j'apprécie chacun de mes passages sous le soleil car, la direction du parcours s'incurve un peu vers l'ouest et le vent se fait de plus en plus gênant et fraichement ressenti.

Encore un côte difficile entre Fougerolles-du-Plessis et Landivy où je fais un arrêt « ravitaillement-sacoche ». Une autre montée non négligeable après Landivy. Je pense ensuite avoir repéré la bifurcation vers la petite route qui traverse la forêt de Fougères mais, je ne veux pas prendre le risque d'une erreur d'itinéraire et je préfère continuer vers Landéan quitte à emprunter ensuite sur 6 km la D177 à grande circulation jusqu'à Fougères.

À Fougères, je ne manque pas cette fois la direction de Billé et je réalise à quel point j'ai pu augmenter la distance l'autre jour à cause de mon erreur lors du BRM de 200 km. Contrôle à Val d'Izé à 18 h 45 et je rentre sans problème via Marpiré, Broons-sur-Vilaine, Servon et Noyal-sur-Vilaine de manière à éviter les travaux entre Dourdain et la Bouexière. Il y a du soleil. Jusqu'à Marpiré, le vent est favorable ; ensuite, il faut composer davantage et il fait presque froid quand j'arrive à 20 h 20 en ayant évité, par conséquent, de rouler de nuit.

M.M

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ANNEXE : l'itinéraire suggéré